15 août 2010





         Pour toutes les sympaticas brillantes et courageuses, les grand-mères, les Big Mamas, les tantes spéciales …. Pour toutes les cordiales Bon Mamas et les humbles Mujeres Grande qui ont épousé l’Amour en personne et donné naissance à cinq enfants indisciplinés nommé Paix, Espoir, Clairvoyance, Ingérence et Nature sauvage…. pour ces femmes honorées qui nous ont abreuvées il y a vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, soixante-dix et quatre vingt ans, qui ont répandu un fleuve de conseils et d’exhortations, qui ont mis dans nos poches des cartes au trésor soigneusement repliées pour que nous les emportions dans la nature sauvage ….pour celles qui nous ont mises au défi, aiguillonnées, incitées, poussées… qui nous ont ainsi fait évoluer dans la bonne direction de façon à ce que nous puissions développer un peu plus d’âme… pour la douceur de leur toucher, la tendresse de leur regard, l’originalité de leurs manières qui nous encouragent à innover et à faire montre de la même bravoure qu’elles… pour leur voix qui chuchotait : « n’aie pas peur, je suis là, ne perds pas courage, continue, et maintenant resplendis, et maintenant jette-toi à l’eau, non, là ce n’est pas terrible, prends plutôt ce chemin, voilà, c’est ça …. » pour leurs blagues complices et leurs goûts peu sobres ; pour leurs comportements scandaleux et leur attachante dignité, pour savoir mettre des limites, respecter les limites, aller jusqu’aux limites, élargir les limites étouffantes, resserrer celles qui sont trop lâches. Pour ces grandes vieilles femmes, ces dames, certaines vénérables en termes d’années, d’autres  âgées en temps de l’âme, mais toutes emplies de sagesse, qui jouent le rôle d’Etoile polaire pour les autres, juste en existant …..


Pour elles,
puissent-elles être toujours en sécurité, nourries de
diverses sources, et recevoir des manifestations d’amour
et de gratitude propres à conserver leur âme en fleur
au-dessus du sol afin que tous puissent voir.




Clarissa Pinkola Estès
la danse des grand-mères
page 105





      Et pour les chères filles…. Pour celles qui apprennent  à retrouver leur sagesse et leur intégrité, ou à y accéder pour la première fois…. Donc, pour toutes les grandes aînées qui sentent qu’elles ne peuvent exister sans les jeunes, sans pouvoir méditer avec elles,  apprendre d’elles et leur apprendre, trouver en elles  humour et potentiel, se pencher sur elles et les enrichir… et pour toutes les femmes plus jeunes qui sentent qu’elles vivraient moins bien sans l’essence d’une femme donquichottesque plus âgée et un tant soit peu plus sage qui lui permette de méditer avec elle, d’apprendre d’elle et de lui apprendre, de trouver en elle humour et potentiel, de se pencher sur elle et l’enrichir. De ce fait, pour toutes les filles, les jeunes, les moins jeunes qui approcheront bientôt du feu des grand-mères pour la première fois, de nombreuses fois ou pour la dernière fois… pour toutes les grandes petites-filles et les grandes anciennes qui entretiendront le feu de cette relation par des lettres et des livres, des enseignements et des rassemblements, des dictons et des hellos,  des voyages avec des capes et des plumes au chapeau,  et par la simple proximité …. pour toutes les femmes magnifiques jeunes, mûres ou âgées, qui recherchent la compagnie les unes des autres, qui cherchent à instaurer mutuellement une relation mère-sœur-fille, qui se rendent compte qu’elles sont l’une pour l’autre El refugio, un vrai refuge…. Pour celles qui prennent conscience qu’elles sont ensemble et qu’ainsi les moins expérimentées peuvent toujours trouver un  lieu où être chez soi…. Chez Soi : ce lieu de l’âme habité de plus en plus durablement au fur et à mesure qu’une femme rassemble ses années de sagesse autour d’elle ….. Chez Soi : tout lieu où il existe un besoin de, un abri pour, une exaltation de … l’amour.




Pour elles,
pour leurs cœurs, ces pèlerins,
puissent-ils se trouver sans jamais passer leur chemin,
mais rester proches et se renforcer mutuellement,
près des limites et des portails du monde de l’âme
dont on leur a confié la garde.


Clarissa Pinkola Estès
La danse des grand-mères
Page107










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